Lancement du projet de cryptomonnaie Libra de Facebook, article et reportage à Radio-Canada

Lors du lancement de la nouvelle cryptomonnaie Libra par Facebook, j’ai été interviewé la veille de la publication du livre blanc par le journaliste Daniel B. Pelletier @blanchetted pour un article sur la section économie du site de Radio-Canada.

Pourquoi Facebook se lance-t-il dans la cryptomonnaie en créant la libra?

Aujourd’hui, j’ai fait une entrevue en duplex dans le studio de Radio-Canada à Montréal pour le Télé Journal Ontario avec Gabrielle Sabourin @GabSabourin.

Photo avant l’entrevue:

Voici le reportage : Bulletin TJ Ontario Libra Facebook – 18 juin 2019

L’entrevue débute à la minute 16:30.

 

Nestlé, Greenpeace, Facebook et relations publiques dans les médias sociaux

Sébastien Provencher publie sur le blogue de Praized Media suite à sa participation à Intracom 2010 ce billet Nestlé: Why a Facebook Fan Page Was Not a Good Idea. C'est un cas de plus en plus classique d'entreprise qui se lance sur les médias sociaux sans établir au préalable des stratégies et surtout des scénarios d'interactions.

Dans le billet Greenpeace et Nestlé sur Facebook : l’Art de la Guerre sur ReadWriteWeb France, vous aurez une explication très complète de ce cas de dérapage et de mauvaise préparation. Si vous êtes une multinationale et que plusieurs groupes de pression sont à vos trousses, vous vous devez de vous positionner efficacement.

J'avais présenté le cas, à plus petite échelle, des erreurs de l'entreprise Audiogram dans son usage des médias sociaux et particulièrement Twitter lors du décès de Lhasa de Sela en janvier 2010. Voici le billet : Les médias sociaux et le décès de Lhasa de Sela.

e-book : Influence et réputation sur l’Internet, à l’usage des managers désemparés.

e-book influence reputation Adverbe

Sortie du ebook "Influence et réputation sur l'Internet" co-écrit par Xavier de Mazenod de l'Agence Adverbe et François-Bernard Huyghe. Extrait de l'introduction :

En 2009, le réseau social Facebook a dépassé les 350 millions de membres dans le monde, population qui devrait doubler en 2010. Le site de partage de vidéos YouTube compte fin 2009 plus de 100 millions de membres aux Etats-Unis et la toute jeune plateforme Twitter a dépassé en 2009 le million d'utilisateurs en France.

Ce succès du Web social dépasse la sphère privée et touche aussi le monde économique. L'année 2010 devrait ainsi voir l'explosion des réseaux sociaux en entreprise. C'est dans ce Web social que se fabrique aujourd'hui l'influence de l'opinion, spontanément ou de manière organisée. Une opinion atomisée qu'il est illusoire de vouloir influencer avec les vieilles méthodes de la communication et du marketing.

Ce nouveau Web, baptisé schématiquement Web 2.0, est aussi un vecteur de la réputation des entreprises, ou e-réputation. Elles y sont confrontées aux opinions, aux rumeurs, aux doléances de leurs clients et, d'une manière plus large, aux conversations de tout leur environnement, de toutes leurs « parties prenantes ». Les usages, les comportements, les codes des nouveaux internautes ont changé. Ils maîtrisent parfaitement les fonctionnalités et la puissance de ce Web, les entreprises beaucoup moins. Pourtant, aucune entreprise ne peut négliger de comprendre et de se plonger dans ce Web social, d'être présente dans ces nouvelles agoras. Cela reviendrait à exposer leur réputation sans pouvoir répondre efficacement.

Or, la réputation est une partie de la valeur de l'entreprise. Dans la vraie vie mais sur l'Internet aussi.

Ce très bon document permet de revenir à la source et aux fondements de la notion d'influence et de réputation qui se transposent dans l'univers du numérique et de l'internet. L'entreprise et les individus doivent s'adapter à ces nouvelles règles de l'économie de l'attention.

Facebook : une arme de destruction massive de réputation

Lorsque je finissais d’écrire le billet Les médias sociaux autour de Lhasa de Sela pour dénoncer l’injustice, il est arrivé quelque chose sur le Web! Des gens, qui étaient offusqués des propos de Louis Lacroix, animateur de radio à FM93 à Québec, tenu à l'endroit de Lhasa de Sela, ont démarré le groupe Lhasa : Pour des excuses publiques de Louis Lacroix sur Facebook. Et là, il s'est passé quelque chose de fascinant; j'ai vu l'effet viral des réseaux sociaux en temps réel. J'ai donc pris le temps de rester observateur-participatif du mouvement jusqu'à assez tard dans la soirée!

Voici des statistiques (non-professionnels) de l'évolution du groupe.

  • En 6 heures, entre 19h00 et 01h00, le groupe est passé de 140  à 1960 membres. Fait surprenant, même s'il était tard un soir de semaine, la cadence des inscriptions comme membre est demeurée la même.
  • Dans le plus fort de l'activité dans le groupe, il y avais une moyenne de 6 inscriptions à la minute !
  • Plus de 350 messages sur le babillard et des quantités impressionnantes de commentaires à ces messages. (il y a eu beaucoup de répétition des mêmes messages par les administrateurs du groupe et des personnes parce que les gens qui arrivaient, ils n'avaient pas le temps d'aller voir les anciens messages plus bas.)

Dès le début de mon observation active, vers 21h45, j'ai senti comme une frénésie s'installer dans les commentaires, dans les encouragements, comme si c'était une course, une émeute. On référait son courriel pour lui envoyer des messages, on indiquait le numéro de téléphone de la station, du CRTC pour porter plainte, bref, on relayait les informations. Même les profils Facebook des deux principales cibles ont été identifiés et référés. Dans le cas de Louis, une photo de lui habillé en militaire avec une arme au corps a amené plusieurs commentaires. La photo du groupe que les administrateurs ont choisie était celle de Louis avec Stephan Harper!

Au niveau du contenu, vous vous doutez bien que dans les premières heures, la totalité des messages étaient négatifs à l'endroit de l'animateur, de sa collègue, de la station FM93. Mais plus le temps passait, plus les propos étaient agressifs, "quasi" diffamatoire et quelques personnes ont alors commencé à faire des commentaires en disant de ne pas aller trop loin. Beaucoup de frustration et de mauvaise critique ont été écrites, mais le réseau social Facebook est un site fermé sur lui-même, alors l'impact négatif des messages sera moins perçu parce que Google ne peut pas indexer les contenus produits dans Facebook. Alors qu'avec Twitter, chaque message devient une page web unique qui restera sur le Web. Le sujet n'était plus autant débattu via Twitter que précédemment dans la journée. Dans ce cas-ci, les gens ont rapidement été invités à aller faire des commentaires à l'extérieur de Facebook en étant redirigés vers le billet de Patrick Lagacé J’essaie d’éviter de dire la-radio-de-Québec… . Ainsi, sur les 187 commentaires du billet, entre 19h00 et 22h30, il y en a eu 80 nouveaux. Ont peut penser que le modérateur a quitté son boulot pour aller se coucher et que demain, il devra valider une bonne quantité de commentaires !

Bref, j'ai un double sentiment, celui ébahi d'avoir assisté à la démonstration impressionnante de l'effet viral des réseaux, mais à la fois le sentiment de dégoût d'avoir assisté à la lapidation publique d'une réputation médiatique et personnelle d'un animateur de radio. Étrange comme sensation.

 

AJOUT : 7 janvier 2010 – 19:00

Au niveau des statistiques de la journée, le groupe sur Facebook a continué sur sa lancée de la veille :

  • 1960 membres à 1h00
  • 2613 membres à 8h00
  • 3189 membres à 9h30
  • 4200 membres à 12h50
  • 5641 membres à 15h35
  • 6001 membres à 16h43
  • 6428 membres à 19h00

Et le nombre de commentaire sur le billet de Patrick Lagacé J’essaie d’éviter de dire la-radio-de-Québec…est passée de 187 à 312 !

Passons au déroulement des moments forts :

Ce matin, lors du show du matin à FM93, l'animateur et son équipe ont défendu Louis Lacroix et ils ont dit qu'ils avaient reçu beaucoup de courriels et de messages, dont plusieurs haineux et diffamatoires. Voici l'extrait audio de leur conversation : Louis LACROIX joue au "Shock Jock" (Lhasa de Sela).

Le blogueur Louis Lafontaine publie son billet Lhasa de quoi ? où il prend position contre ceux qui désire des excuses de l'animateur. Il reçoit beaucoup de critique via Twitter, Facebook et les commentaires de son blogue.

C'est en début d'après-midi que l'animateur Louis Lacroix a fait officiellement ses excuses dans un texte qu'il a lu en onde. Version texte dans l'article du Journal Le Soleil de Québec Affaire Lhasa de Sela: Louis Lacroix s'excuse en ondes et version audio Louis Lacroix s'excuse.

La majorité des commentaires sur Facebook et sur Twitter disait accepter ses excuses et que le dossier était clos. Les administrateurs du groupe sur Facebook ont retiré les photos de Louis Lacroix et ont annoncé que la mission du groupe était accomplie. Plusieurs des membres ont commencé à dire qu'il quittait le groupe. Mais chose surprenante, malgré les excuses en après-midi, l'abonnement de nouveau membre se poursuivait… en faite, encore au moment de publier ces lignes.

Finalement, Patrick Lagacé a publié un autre billet sur son blogue : Louis Lacroix s’excuse.

Ainsi, je crois que cette histoire se termine raisonnablement bien dans les circonstances. Il y aura certainement des réflexions à faire dans l'avenir, mais laissons la poussière retomber.

Le message le plus significatif vient de Cécile Gladel : "Excuses honorables, tournons la page….Repose en paix".

 

AJOUT : 11 janvier 2010 – 22:30

Pour conclure cet épisode, les membres groupes ont été invité :

Fait surprenant, les deux administrateurs ont quitté le groupe (!) en pensant qu'ils pourraient ainsi le fermer puisque la mission première de celui-ci était d'obtenir des excuses de l'animateur. Mais, Facebook n'est pas fait ainsi! Alors, ce groupe est sans administrateur, laissé à lui-même… et les inscriptions se poursuive avec 8014 membres !

Plusieurs membres tentent de convaincre les membres que le groupe est fini, mais plusieurs persistent !

Les médias sociaux autour de Lhasa de Sela pour dénoncer l’injustice

Aujourd’hui, il y a eu des rebondissements surprenants dans cette histoire des médias sociaux et des médias traditionnels autour de l'annonce du décès de Lhasa de Sela. À la base, je voulais faire seulement une mise à jour de mon billet principal Les médias sociaux et le décès de Lhasa de Sela, mais avec l’ampleur de ce qui c’est passé, j’ai choisi de faire un deuxième billet. Voici donc 3 éléments que j’ai retenus :

1 – L’affaire Petrowski

L’article de Nathalie Petrowski Lhasa, les larmes et le vacarme paru ce matin dans la Presse a fait aussi des remous ! Le journaliste visé par l’article Claude André a répondu via son blogue avec le billet suivant : Petrowski et la morale. Les commentaires sur l’article de La Presse n’ont pas été ouverts.

2 – L'animateur de radio Louis Lacroix du FM93 à Québec

Dans son billet Si je ne connais pas, c’est zéro?, Céline Gladel, journaliste indépendante, dresse un portait très juste de l’épisode où Louis Lacroix, animateur de radio du FM 93 à Québec, ironise sur la popularité de Lhasa de Sela. Extrait : « Durant une conversation avec des membres de son équipe sur l’annonce de la mort de l’artiste mexicano-américaine qui vivait au Québec, le respect et l’ouverture d’esprit n’étaient pas au menu. Il semble que si l’animateur ne connait pas l’artiste en question, en parler n’est pas nécessaire. Il trouvait que c’était de l’enflure médiatique et une tentative de création d’une vedette. »

Par la suite, c’est Patrick Lagacé, avec son billet J’essaie d’éviter de dire la-radio-de-Québec…  qui se montre visiblement outré par l’attitude de l’animateur de Québec. Beaucoup, beaucoup de commentaires et un débat qui va vers la rivalité Québec-Montréal.

Dans cet épisode, il y a eu des twits d’une consternation généralisée contre l’animateur et la station de radio relayées par beaucoup de citoyens, des journalistes (dont @hugodumas) et des vedettes sur leur compte Twitter. Il y a aussi eu un montage du clip audio de l’intervention de l’animateur et un appel à bombarder le FM93 de demandes spéciales de chansons de Lhasa.
 
Il y a aussi le billet Connaissez-vous Lhasa de Sela de Roger Ravager (un pseudo) qui ne se gêne pas.

Constat : Au début, c’était Louis Lacroix qui se fait critiqué, mais rapidement, c’est la station de radio FM93 qui se fait vivement rabrouer. Aussi, selon un twitter, quelqu'un chez FM93 auraient effacé les commentaires négatifs (mais civilisés) sur la page Web de l’émission où Louis Lacroix parlait. (!)

Finalement, un groupe sur Facebook a été créé Lhasa : Pour des excuses publiques de Louis Lacroix. À 19h, il y avait déjà 140 membres, beaucoup de textes et des photos de Louis Lacroix avec des personnalités politiques ! Fait surprenant, la très grande majorité des membres n’ont pas été dans la première vague des messages sur Twitter. À 20h30, juste avant de publier ce billet, il y en avais 395 ! À 21h45, il y en avais 878.

3 – Analyse du point de vue d'un journaliste

Le billet L’annonce de la mort de Lhasa de Sela: quelles leçons pour les journalistes ? de Marc Mentre du blogue Media Trend (@mediatrend) expose un autre regard sur la première vague de cette histoire.

« Sur le plan journalistique, j’en tire les enseignements suivants: 

•    un journaliste doit aujourd’hui être sur Twitter, Facebook, suivre les blogs….
•    les twitternautes sont, contrairement à ce que l’on pourrait croire, prudents.
•    avec Twitter et Facebook la traçabilité de l’information est quasi totale.
•    l’usage de Twitter s’est transformé avec les “conversations
•    la distinction entre vie publique et vie privée est devenue encore plus ténue.
•    les journalistes ont conservé un rôle essentiel.
•    les agences et les médias traditionnels doivent réfléchir à leur mode de fonctionnement »

Ce qui est particulièrement fascinant dans cette deuxième vague, c'est que les choses ont commencé dans les médias traditionnels (journal, radio) pour générer de l'activité dans les médias sociaux… Ça ressemble à un balancier. on verra.