Exploration Arbre de compétences (Skill Tree) et badges numériques d’Emmanuel Gilloz

Dans son billet Arbre de compétences / Skill Tree, le maker/designer Emmanuel Gilloz raconte l’histoire de son exploration pour structurer des compétences, les cartographier et les visualiser avec les badges numériques.

Un travail de réflexion, d’apprentissage par projet, de programmation open source et des intentions de changer le monde. Bravo! Certainement un plus pour la réflexion sur l’apprentissage dans les Fab Labs dans le contexte de mon doctorat.

nb. L’utilisation de la plateforme de badges numériques Badge Factor, un plugin WordPress en projet Open source pourrait contribuer à créer les portfolios et à émettre les badges numérique!

Les badges numériques et la révolution de l’apprentissage

Depuis un an, je m’intéresse au phénomène des badges numériques. J’ai eu l’opportunité de publier deux articles sur le sujet dans le bulletin de septembre 2015 de l’Observatoire compétences-emplois de l’UQAM.

Voici l’article en version intégrale

Avec l’arrivée de l’ère numérique et d’internet, la possibilité d’apprendre et de développer des compétences est quasi sans limites. Nous apprenons partout et en tout temps, hors ligne, en ligne, avec les nouvelles technologies et les nouveaux médias. Dans ce contexte, les apprentissages informels et non formels deviennent tout aussi importants que les apprentissages formels du siècle dernier. Comment, dès lors, accompagner et supporter les nouvelles opportunités d’apprentissage ? Comment les mettre en valeur? Comment en assurer la qualité ? C’est là un défi du 21e siècle. Parmi les solutions proposées, les badges numériques (Digital Badge) ont le vent dans les voiles.

Dans cet article, nous présentons les badges numériques. Un second article est consacré à leur usage dans les trois mondes de l’apprentissage tout au long de la vie : l’école, le travail et la société.

Quelques mots sur l’origine

Les badges existent depuis longtemps dans le monde militaire, le mouvement des scouts et le monde du sport. En format numérique, ils sont plus récents. Ils prennent leur essor en 2011 au moment où Mozilla lance l’initiative Open Badge Infrastructure (OBI), un standard technologique pour faciliter l’octroi et le partage des compétences sur le web. Entre 2012 et 2014, les Fondations MacArthur et Gates de même que l’organisme HASTAC ont financé 30 projets d’expérimentation de badges numériques. Depuis 2014, le mouvement des badges numériques est appuyé par le Badge Alliance, une communauté d’intérêts supportée par les Fondations Mozilla et MacArthur. Depuis plus d’un an, ces deux fondations ont créé des comités de travail sur l’implantation des badges numériques. Depuis, la communauté ne cesse de s’agrandir et d’autres joueurs se lancent dans la promotion et l’utilisation du format Openbadges et ce, dans différents secteurs d’activités et types d’organisations. Bien que les États-Unis et l’Angleterre soient en nettement en avance, le mouvement est international et nous pouvons suivre le développement des initiatives sur la carte interactive Badge the world.

Ce que sont les badges numériques

Badge-numerique-Geoffroi-Garon-OCE-UQAM

Les badges numériques sont des représentations visuelles, en ligne, d’apprentissages réalisés ou de compétences acquises. Sur le plan technique, ce sont des images ou des pages web qui encapsulent de l’information relative à l’obtention d’une reconnaissance selon des critères et une preuve.

Du point de vue de celui qui les émet, il est possible de distinguer deux grands usages : d’une part,motiver les apprenants et reconnaître les apprentissages; d’autre part, valider et certifier les compétences. Pour la motivation des apprenants, il est intéressant de constater que les badges numériques s’inscrivent directement dans le mouvement de l’apprentissage ludique (gamification) grandement inspirédes jeux vidéo et des jeux sérieux.

Du point de vue de celui qui les reçoit, les badges numériques permettent de s’approprier son parcours d’apprentissage, de le visualiser, de l’organiser, de lui donner un sens, pour le communiquer et le partager. Les badges numériques sont des marqueurs sociaux qui donnent de la visibilité aux parcours d’apprentissage et aux compétences acquises et qui en gardent la trace.

Avec les badges numériques, il est désormais possible de valider et certifier des compétences acquises au travail, dans la vie personnelle ou sociale. C’est là un apport majeur considérant que l’on cherche depuis une trentaine d’années un tel dispositif.

En contexte scolaire ou académique, ils sont aussi très utiles puisqu’ils permettent de façonner et de morceler des contenus pédagogiques pour offrir des parcours d’apprentissage personnalisés. Par exemple, un programme de formation dans le domaine culinaire pourrait présenter et certifier des cours de spécialisation tels que cuisine asiatique, technique de cuisson sur grill, gâteaux de mariage via des badges numériques. De plus, ils peuvent faciliter l’intégration sociale et professionnelle des jeunes décrocheurs en permettant de valoriser les accomplissements au fur et à mesure de leur apprentissage et non seulement à la fin d’un parcours.

Comment ça fonctionne ?

Pour mettre en place un système de badges numériques efficace, il faut trois acteurs : un octroyeur (émetteur), celui qui créé et attribue le badge, un récipiendaire (récepteur), celui qui reçoit le badge – il peut s’agir d’un apprenant ou d’une organisation – et un appréciateur (client), celui qui reconnaît la valeur du badge. Ce système est représenté par un triangle dit « écosystème de confiance.

Ecosysteme-confiance-badges-numeriques-Geoffroi-Garon-OCE-UQAM

Les travaux sur les badges numériques de GNT-Québec (Groupe de travail québécois sur les normes et standards en TI pour l’apprentissage, l’éducation et la formation) ont mis en évidence l’importance d’analyser et de concevoir les systèmes de badges en considérant ces éléments.

Un système de badge numérique est composé d’un volet administratif et d’un volet utilisateur. Le volet administratif permet de créer des badges, de les octroyer, d’en faire une gestion efficace et de les valoriser. Le volet utilisateur se présente comme un portfolio dans lequel les apprenants récoltent, gèrent et classent leurs badges numériques et surtout les affichent pour les communiquer et les partager (médias sociaux, site Web, etc.).

Sur le plan technologique, un badge numérique est une page web unique octroyée à un apprenant via une clé de sécurité. Il est ainsi impossible de dupliquer un badge. L’élément visuel du badge est une image (en format PNG) qui contient de l’information spécifique via des métadonnées. Les métadonnées sont les suivantes : nom du badge, description, émetteur, critères d’obtention, preuves, date d’émission et de validité, mots-clés et contexte. Le badge numérique tire sa force du fait qu’il contient la preuve de l’atteinte des critères d’évaluation de l’apprentissage réalisé ou de la compétence acquise. La norme Open Badges de Mozilla créé en 2011 permet à l’apprenant de conserver son badge puisque la structure et le standard des données garantissent la sécurité, le transfert vers d’autres plateformes et la pérennité de celles-ci dans le temps.

Ces dernières années, il y a quelques plateformes et systèmes de badges disponibles. Entre autresBackPack de Mozilla, Credly, OpenBadgeFactory et Open Badge PassportBadgeOS avec WordPress, Badgelist et Badgr. Parmi ceux-ci, certains offrent les volets administratifs et utilisateurs sur la même plateforme. Plusieurs offrent des forfaits d’utilisation à la carte ou une intégration complète. Il existe aussi plusieurs plateformes de gestion de cours (Learning Management System)qui intègrent les badges numériques soient: Moodle, Totara, Coursesite (Blackbaord), Canvas, Edx et d’autres qui s’ajoutent de façon progressive.

L’article sur le site de l’observatoire : Les badges numériques et la révolution de l’apprentissage

Le numérique à l’école : entre humanisme et utilitarisme (refer 2015)

Logo-Refer

Cette année, les 19 et 20 mars, le Rendez-vous des écoles francophones en réseau (refer), aura comme thématique Le numérique à l’école : entre humanisme et utilitarisme.

« Pour sa deuxième édition, le Rendez-vous des écoles francophones en réseau, temps d’échanges et de réflexions dans la communauté éducative francophone, poursuit son exploration des problématiques et des défis posés par le numérique à l’école. Considérant la place appréciable que prennent les outils technologiques dans nos vies et la pression qu’ils exercent sur le milieu scolaire, il apparaît nécessaire de continuer à s’interroger sur le rôle de notre système d’éducation dans cet environnement qui commande un regard renouvelé sur l’institution scolaire de plus en plus partagée entre des enjeux humanistes et utilitaristes.

D’une part, le numérique réfère, pour bien des gens, aux outils informatiques et, par extension, à l’industrie, à l’économie, bref, à l’aspect utilitaire des technologies. Or, derrière les calculs et les algorithmes se dessine une profonde transformation de notre rapport aux autres, aux savoirs et à l’espace dans ce que nous appelons les usages et les pratiques liés au numérique. D’autre part, nous vivons dans une ère marquée par l’instantanéité et conditionnée en grande partie par la vitesse à laquelle évoluent les technologies. L’humain est ainsi placé dans une dynamique du «ici, maintenant et tout de suite» qui n’épargne pas l’école. Il n’en demeure pas moins que l’apprentissage, lui, n’est pas instantané. En ce sens, adapter l’éducation à un monde en constant changement revient-il à la confiner à des impératifs économiques et utilitaristes? Peut-il y avoir cohabitation, dans l’enseignement, entre une culture humaniste et le développement de compétences adaptées aux exigences des mutations culturelles contemporaines?

Comme l’exprime Milad Doueihi, si la machine peut faire rêver, c’est bien l’homme qui rêve! »

L’an dernier, j’y étais comme participant et j’ai fait de belles rencontres et découvertes pédagogiques. Cette année, j’ai l’opportunité d’être l’un des conférenciers. Je serai un des panélistes lors de la Table ronde numérique Québec-France le jeudi et je vais présenter un atelier le vendredi intitulé :

Badges numériques et innovation pédagogique

La reconnaissance des apprentissages et des compétences est un défi de taille dans un contexte d’apprentissage tout au long de la vie (lifelong learning). Le badge numérique (digital badge), cet artefact numérique, permettra de valoriser les compétences, d’augmenter la motivation, de créer du sens, de réconcilier l’apprentissage formel, non formel et informel. Mais surtout, d’amener les apprenants à définir leur parcours d’apprentissage en lien avec leurs intérêts, les opportunités et l’évolution de nos sociétés. Le monde scolaire sera certainement bousculé par cette mutation en cours.

Programmation

Ainsi, la programmation du refer 2015 est très intéressante et variée avec plusieurs types d’événements et de thématiques. Par exemple :

  • Présentation d’un projet de classe international vécu par des élèves de 16-17 ans autour de l’essai Petite Poucette de Michel Serres
  • des Conférences de style TEDx :  3 modèles pour l’école avec Rino Lévesque (OIECEC), Thérèse Laferrière (École éloignée en réseau) et Mélanie Boissonnault (iClasse).
  • un #DéfiAlphabet et #Twictées
  • une conférence de Yvon Fortin : « L’innovation : mode d’emploi
  • et plus

Finalement, voici la liste des ateliers offerts le vendredi :

  • Apprendre au-delà des classes : de la mobiquité aux réseaux apprenants par Alexandre Enkerli, Vitrine technologie-éducation
  • Badge numérique et innovation pédagogique par Geoffroi Garon, UQÀM
  • Exit la fabrique d’automates! de Marc-André Girard, Collège Beaubois
  • Bureau d’investigation des élèves, histoire d’un projet multidisciplinaire
    par Annie Côté, enseignante à l’école sec. des Sentiers, CS des Premières-Seigneuries
  • Le Knowledge Forum : La co-construction des connaissances au sein de la communauté d’apprentissage par Jessica Métivier, École en réseau
  • Aller au-delà d’une utilisation statique de la tablette : l’intégrer pour amener l’élève à construire ses connaissances par Marie-André Croteau, Collège de Montréal
  • Bibliothécaire scolaire : une ressource pédagogique indispensable pour le développement des compétences informationnelles par Claire Baillargeon, bibliothécaire (CS de la Capitale), Gabrielle Germain Perron, bibliothécaire (CS des Premières-Seigneuries), Marjolaine Séguin, bibliothécaire (CS des Navigateurs)
  • Apprendre, collaborer et créer sans frontière par Karine Godin-Tremblay, enseignante (CS des Rives-du-Saguenay), Nathalie Laroche, enseignante (CS au Coeur-des-Vallées) et Brigitte Léonard, enseignante (CS des Laurentides)
  • Twittérature et art mobile par Jean-Yves Fréchette, Institut de twittérature comparée
  • ChallengeU, pour créer, partager et collaborer par Pierre Gagnon, enseignant au primaire et directeur de la formation, ChallengeU
  • iClasse, enseigner autrement par Annie Côté, enseignante à l’école sec. St-Pierre et des Sentiers, CS des Premières-Seigneuries et ambassadrice iClasse
  • L’entrepreneuriat en réseau : pourquoi pas! par Sophie Nadeau Tremblay, enseignante (CS de la Jonquière), EMI dans EER et conseillère pédagogique OIECEC et Jean-Sébastien Reid, directeur pédagogie et innovation, OIECEC
  • La gamification, comment l’intégrer peu à peu à sa pratique pédagogique? par Marie-André Croteau, Collège de Montréal

Suivi ce lien afin d’avoir plus de détails sur les ateliers.

Pangaea Lab : Communauté d’échange entre intervenants en formation

Logo-PangaeaLab-blanc

Pour favoriser le développement des potentiels et dépasser la guerre des talents et la pénurie d’employés spécialisés, des intervenant-e-s des milieux communautaires, de l’éducation et du travail ont décidé d’ouvrir une conversation afin de faire évoluer la situation.

Objectif principal de cette communauté : mettre en valeur et de faire naître un parcours d’apprentissage cohérent qui permettra de mieux intégrer les nouvelles compétences du 21e siècle (compétences de base) dans l’apprentissage tout au long de la vie (lifelong learning).

Objectifs plus spécifiques : permettre un maillage d’idées entre les divers intervenants en formation et apprentissage au Québec, favoriser le partage d’expertise et la veille des tendances en apprentissage et de valoriser l’importance de l’éducation dans une économie numérique.

Cette communauté se veut intégrative et transversale, c’est pourquoi nous avons une participation active d’intervenants et de membres venant autant du monde de l’éducation, du monde du travail que du monde communautaire.

Vous êtes invités à vous joindre à la conversation au Carrefour d’innovation INGO de l’ÉTS
le 20 février prochain de 8:15 à 9:45.

Au programme :

  • Présentation des différents points de vue de l’apprentissage tout au long de la vie
  • Discussion participative sur les défis de l’éducation et de l’apprentissage au Québec

Une occasion de partager vos intérêts/suggestions pour contribuer à la dynamique de cette communauté.

Cet espace se donne pour nom le Pangaea Lab, en référence aux supercontinents uniques antérieurs.

Pour en voir davantage et vous inscrire (places limitées) : http://www.eventbrite.ca/e/inscription-pangaea-lab-communaute-dechange-entre-intervenants-en-formation-3140614663

Pangaea Lab
Le vendredi 20 février 2015
De 8:15 à 9:45
Au Carrefour d’innovation INGO – espace Musée DOW
355 rue Peel suite 111
Montréal (métro Bonaventure)
Accessible aux fauteuils roulants

N’hésitez pas à partager cette invitation aux personnes pouvant être intéressées.

Au plaisir de vous y retrouver.

Badges numériques et mouvement Open Badges en 2014

En ce début d’année 2015, Badge Alliance a publié une rétrospective des événements et des publications les plus significatives de 2014 dans la communauté des badges numériques ouverts.

Badge-alliance-open-badges-timeline-2014

Lien : http://www.tiki-toki.com/timeline/entry/388116/Open-Badges-in-2014/

Comparaison sur une année :

Open Badges Statistics (January 2014)
– 235,100 total badges issued through OBI
– 1,915 total issuers
– 52,395 total Backpacks
– Over 265 companies across a variety of sectors (i.e. workforce development, higher education, informal learning, k-12, etc.) have committed to exploring how open badges can be used within their sectors as a means to successfully accomplish the 2 Million Better Futures goal.

Open Badges Statistics (December 2014):
– 303,900 total badges issued through OBI
– 14,000 total issuers
– 81,715 total Backpacks
– Over 1,000 organizations across a variety of sectors (including workforce development, higher education, informal learning, k-12, etc.) have committed to exploring how open badges can be used within their sectors as a means to successfully accomplish the 10 Million Better Futures goal.

Aussi, une infographie qui résume l’année 2014

2015 sera très certainement encore plus vivante !