Chroniques

Les médias sociaux et le décès de Lhasa de Sela

Lhasa de Sela

Photo : Ryan Morey

 

Le décès de la chanteuse Lhasa de Sela a été une occasion de voir la puissance des médias sociaux et du Web 2.0 en action. J'ai participé activement à ces 36 heures de messages, de recherches et de conclusions. Je vais y poser un regard de conseiller en stratégie Internet et un autre comme anthropologue du Web social.

Voici une reconstitution de l'évolution de cette histoire.

C'est en effet sur les services Web de réseaux sociaux Facebook et Twitter que la rumeur de son décès a été lancée samedi soir (2 janvier 2009).

n.b.  Il se peut qu'il y ai des erreurs ou des oublient, mais je me suis efforcé de bien ordonner la séquence des événements pour bien comprendre ce qui s'est passé et comment la situation a évolué en 36 heures.

Samedi soir

  • Message de Sylvain Marcoux (@sylvain_marcoux) annonçant le décès de Lhasa de Sela : "Lhasa De Sela est décédé aujourd'hui d'un cancer généralisé… Paix à toi Lhasa."
  • Repris par quelques twitters @ladymimi56, @cheznadia, @mariejugag, @NicolasRoberge, @Emergent007, @geoffroigaron, @NicoleFodale, @DianeBourque, @MindSix, @PhilippeMartin, @marcd13, @Penelopemcquade, … et quelques journalistes @MarcCassivi, @RC_CarnetTechno, @mdumais, qui font des téléphones pour avoir des confirmations
  • La compagnie Audiogram annonce sur son compte Twitter @Audiogram_ le message : "Lhasa se porte bien! Par respect pour Lhasa, sa famille et ses proches nous vous serions reconnaissant de tuer cette rumeur!"
  • Une deuxième vague de Twitters relayent l'information (RT). Il y a plusieurs personnalités du monde artistiques qui le font suivre aussi.
  • Sylvain Marcoux se fait critiquer par la twittosphère

Samedi la nuit

  • Article de lebuzz.info qui annonce la rumeur et le message de Audiogram (12:49 AM)
  • Sylvain Marcoux efface ses twits sur son profil à plusieurs reprises
  • Plusieurs twitters actifs cherchent de l'information
  • Découverte des deux profils sur Facebook (Mike Pincus et Jules Beckman) qui ont divulgés l’information
  • Des journalistes valident leurs sources
  • L’agent de Lhasa ne confirme rien

Dimanche matin

Dimanche après-midi

Dimanche soir

Lundi matin

Lundi après-midi

Lundi soir

Cette nouvelle a débuté dans les médias sociaux, de Facebook à Twitter, de Twitter à des médias sur le Web. Puis est entrée dans la dynamique des médias traditionnels en passant du Web à des journaux imprimés et à des reportages à la télévision. Voici un parcours à garder en tête.

 

Regard du conseiller en stratégie Internet

J'ai pris le temps de produire ce billet pour garder une mémoire de cet événement fort important pour la conscientisation des entreprises et des organisations à la nouvelle dynamique des médias sociaux et du Web 2.0.

Erreurs de gestion des relations publiques sur le Web de Audiogram

1 – Audiogram a commis une première erreur monumentale en annonçant que Lhasa de Sela allait bien sur leur compte Twitter @Audiogram_ (@Audiogram sans le _ étant déjà pris) alors qu'elle était déjà décédée. Ils n'ont pas fait les validations nécessaires avant de répondre aux Twitters qui relayaient la rumeur.

2 – Leur deuxième erreur est de ne pas avoir réparé cette bévue lors des 24 heures suivantes. Ils ont été muets. Ils l'ont fait lorsque le communiqué officiel (qui est arrivé plus tard que promis) a été publié sur le site officiel de Lhasa de Sela.

3 – La troisième erreur est d'avoir effacé les traces de ce message sur leur compte Twitter, de ne pas avoir expliqué leur erreur et de ne pas avoir fait d'excuses publiques.

La réputation de l'entreprise en prend un coup. Autant sur la recherche de "audiogram" sur Twitter que dans les commentaires de plusieurs billets de blogue, plus particulièrement celui de Patrick Lagacé intitulé Audiogram : FAIL.

Solutions proposées :

  • Faire des excuses publiques et annoncer son intention de faire des changements majeurs auprès des artistes au sein de leur entreprise pour les rassurer;
  • Embaucher une personne en charge de gérer les communications sur le Web (lié à l'équipe de relations publiques et à la haute-direction);
  • Élaborer et mettre en place une stratégie de surveillance des médias sociaux (social media monitoring);
  • Élaborer et mettre en place une stratégie d'intervention et d'action (procédures) à prendre lors des scénarios les plus plausibles chez une entreprise du monde culturel;
  • Former une majorité des membres de l'entreprise à la culture du Web;
  • Innover en réinventant le modèle d'affaire de l'entreprise à moyen terme.

En terminant, je crois qu'il y a beaucoup de changement à venir dans l'univers des médias au Québec et il était temps. Il est primordial de prendre en compte la nouvelle réalité du Web 2.0 et des médias sociaux dans notre accès à l'information et à la production de celle-ci. Les rapports de force changent, les comportements aussi !

Le twit de @mariejugag décrit bien le bouleversement qui arrive : " Irritée par les pseudo-gardiens de la morale qui crachent sur les médias sociaux. It's 2010, Deal with it!".
 

Regard de l'anthropologue du Web social

Pour ceux qui connaissent moins l'anthropologie, une des techniques est l'observation-participante. J'ai participé à cet épisode numérique de l'annonce du décès de Lhasa de Sela en devenant un cyberanthropologue. Je vous présente plusieurs de mes réflexions en vrac :

  • La frontière entre la sphère publique et la sphère privée est flexible et mince. Les gens qui utilisent les médias sociaux n'ont pas encore le réflexe de tenir compte du fait que si leur profil est ouvert, ça devient accessible publiquement. Même avec un petit nombre de contact dans ses réseaux, une "fuite" peut arriver très rapidement. Je constate qu'il y a le besoin fort de l'humain de s'exprimer et de partager ses émotions avec ses proches. Dans ce cas-ci, les deux statuts sur Facebook ont été fait sur la sphère publique parce que les profils étaient libres d'accès. Dans le cas de Mike Pincus, il avait un réseau de 29 amis, alors que Jules Beckman avais un réseau de 318 amis. Ainsi, l'effet viral de l'information et de la rumeur était déjà enclenché. Par la suite, l'information est passée dans l'univers de Twitter et en français. De là est apparue cette explosion de la nouvelle et la création de la rumeur qui est présentée plus haut.
  • Je trouve fascinant le désir d'effacer ses traces sur le Web. Dans cette situation, plusieurs ont effacé leur message, soit une personne qui a agit sous l'émotion de la nouvelle, des sources d'information qui veulent sortir de cette situation, quelques vedettes qui ont retiré leurs paroles "textées", des médias qui ont réécrit leur texte sans changer les heures de publication, une entreprise qui veut effacer la preuve de son erreur. Bref, les médias sociaux permettent de très rapidement communiquer sa pensée et son humeur, ce qui peut entraîner des dérapages que l'on veut contrôler!
  • Les attaques groupées contre quelqu'un via Twitter. Dans les premières heures samedi en soirée, quelqu'un a lancé cette nouvelle du décès de Lhasa et plusieurs autres ont essayé d'avoir d'autres sources d'information à ce sujet sur le Web. Rien. Ensuite, l'entreprise a dit que c'était faux et la très grande majorité l'ont cru sur parole, moi le premier ! Une entreprise le dit, ça doit être vrai ! Aussi, je crois que le fait mettre fin à une mauvaise nouvelle comme le décès de quelqu'un est quelque chose de soulageant ! Par la suite, des attaques se sont tournées contre celui qui a osé dire une fausseté si grave. S'en suit un repli sur lui-même et des actions de protection compréhensibles. Ensuite, nous découvrons que se sont deux membres près de la famille qui aurait publié l'information sur Facebook. Qui croire, deux individus ou une entreprise un samedi à 11 heures du soir ? Des journalistes se sont occupés de faire les téléphones pour des confirmations. Le lendemain, l'entreprise tarde à répondre à la rumeur qui augmente en visibilité. Finalement, elle est décédée 2 jours avant et l'entreprise a osé dire que tout allait bien ! Alors, les attaques groupées se sont retournées vers cette entreprise qui a été littéralement dépassée par les événements. De là des critiques, les miennes incluses, contre cette erreur monumentale. Il y a eu aussi quelques excuses envoyées à celui qui avait raison dès le début. Que fera l'entreprise qui est maintenant dans la "mire des oiseaux" ?
  • Nous sommes tous à la fois un paparazzi et un canal médiatique. Notre époque de la communication électronique, mobile et en réseau, amène de nouveaux comportements d'observation du monde qui nous entoure et qui défile sous nos yeux. Avec la longue traîne (Long Tail) de Chris Anderson, il y a confirmation que nous assistons à la démocratisation de la capacité de production et de diffusion de contenus. Il y aura nécessairement des transformations dans nos comportements de citoyens numériques. S'en suivra obligatoirement des transformations dans les pratiques des entreprises et des organisations en général.

Bref, voici ma première vraie réflexion avec le regard de l'anthropologue urbain et numérique.

En terminant, je dois dire que le premier album de l'oeuvre de Lhasa de Sela m'a accompagné dans le passé dans mes soirées entre amis et dans mon voyage en coopération internationale au Chili en l'an 2000. Merci et bonne route Lhasa.

AJOUT : Mercredi 6 janvier 2010 – 21:40

J'ai fais un deuxième billet sur Lhasa et les médias sociaux

Les médias sociaux autour de Lhasa de Sela pour dénoncer l’injustice

 

AJOUT : vendredi 8 janvier 2010 – 21:00

J'ai fais un troisième billet sur cette histoire :

Facebook : une arme de destruction massive de réputation

J'ai fais une entrevue à l'émission Médialogue animée par Alain Maillard et Martine Galland, à la chaîne radio RSR de Suisse. Voici le podcast : La rumeur n'en était pas une.

J'ai aussi eu l'occasion de faire une entrevue radio à l'émission Citoyen numérique avec Michel Dumais à CIBL.

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  1. Nadia

    Votre analyse détaillée est très juste. Qu’on le veuille ou non, les médias traditionnels sont influencés par les médias sociaux, cet exemple d’ici le montre bien. Quant à la compagnie de disques, ce qui me surprend, pour avoir pratiquer le métier de relationniste et porte-parole plusieurs années, c’est que pour protéger la famille et les amis, j’aurais géré de façon beaucoup plus active cette annonce. D’abord en ne mentant pas, puis intervenant dans la discussion en ligne pour calmer les esprits et demander le respect pour la famille. Comme quoi, en communication, il faut maintenant agir dans les médias sociaux.

  2. Christian Vallée

    Bonjour Geoffroi,

    Belle analyse de cet évènement. Hormis le caractère triste de l’histoire, je dois dire que je trouvais très curieux tes différentes mises à jour sur FB. Je me demandais bien ou tu voulais en venir.
    Ton article est intéressant. Il est curieux de voir en effet, le phénomène de vouloir effacer ses traces sur le web alors que ce sera mal vu pour une personne ayant suivi l’affaire. Mais qu’en est il de quelqu’un qui n’a pas suivi cet actualité et qui en fera la lecture par la suite ? Il ne verra pas, ou risque de ne pas voir, les erreurs ainsi faites par certains acteurs.

  3. Marie-Julie

    Intéressantes, ces observations. Certains points rejoignent ceux du billet que j’ai publié hier. Précisons toutefois que plusieurs personnes, comme moi, ont fait suivre le premier «tweet» en demandant si quelqu’un avait plus d’information, histoire d’éclaircir tout ça, et non en le retransmettant sans questionner la validité de l’information.

  4. Pingback: Tweets that mention Les médias sociaux et le décès de Lhasa de Sela - Geoffroi Garon | Expert conseil et anthropologue du Web social -- Topsy.com

  5. Michel Monette

    Très bon billet. Je me suis permis de relayer sur Twitter votre phrase «Nous sommes tous à la fois un paparazzi et un canal médiatique.» Je crois qu’on en demande beaucoup à des gens qui ne sont pas, après tout, des journalistes, mais des êtres humains qui avaient envi, pour la grande majorité, de partager leur peine. Signe des temps? J’ai vu plusieurs mentions de votre billet sur Twitter mais je ne vois pas de commentaires sur votre blogue 😉

  6. Michel Monette

    Vu que je suis en attente de modération, j’ai relayé mon commentaire sur Google sidewiki 😉 Ça aussi les entreprises vont devoir en tenir compte 🙂

  7. Geoffroi Garon

    @Nadia
    C’est vrai que de protéger la famille de Lhasa aurait été de prendre les devants en indiquant clairement dans un communiqué court que les explications serait publiées après le week-end.

    @Marie-Julie
    J’ai fais attention pour ne pas mettre tout le monde dans le même panier.

    @Christian Vallée
    J’ai plus été observateur que acteur, mais j’ai RT les éléments que je pensais pertinent. J’ai volontairement identifié ces réécritures de l’histoire pour que dans l’avenir, la séquence des événements soit la plus fidèle possible.

    @Michel Monette
    Pour le délai de modération des commentaires, j’avais une urgence familiale… 😉

  8. Bruno Guglielminetti

    Très bonne analyse Geoffroi. Je garde de cette expérience une phrase clé qui a été mentionnée pendant la tourmente. Twitter n’est pas un média, mais un agora, un lieu public où les gens s’expriment librement. Une phrase qui explique les propos des uns et des autres.

    Pour ce qui est de l’approche d’Audiogram_ , je pense qu’ils ont énormément appris de cette expérience dans des circonstances malheureuseuse. L’équipe média de la maison de disque était sûrement habituée à gérer des relations avec la presse qui respecte généralement les règles entourant ce type d’annonce. Mais la relation avec le Web 2.0, et l’agora, a dérapé.

    C’est une chose d’annoncer la sortie d’un disque ou une tournée sur Twitter, mais c’est autre chose de gérer une crise en ligne et ça demande une bonne connaissance de la blogosphere, twittosphere et le reste du Web 2.0.

    J’ajoute à leur décharge, que c’est certain que Audiogram_ n’avait sûrement pas les pleins pouvoirs dans cette histoire là. Elle devait faire avec la famille, les proches et la gérance de l’artiste. Donc bien que Audiogram_ a sa part de blâme à prendre dans cette histoire, il sera intéressant de savoir un jour qui a retenu l’information dans la ligne de décision…

  9. Philipp

    Bonjour Geoffroi
    Votre courant de la ligne de ces affaires «social media» est impressionant! et on pense: «ah, ça marche comme ça…».
    mais oublie pas que c’est une nouvelle qui affecte beaucoup de gens!

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  18. Geoffroi Garon

    @Bruno Guglielminetti
    Merci pour ton commentaire. Je crois aussi qu’il y a eu des pressions énormes sur les membres de Audiogram. Mon billet gardera en mémoire leurs erreurs, mais j’ai volontairement ajouté des pistes de solutions pour montrer qu’il peuvent aller de l’avant et transformer leur culture des relations publiques face au Web. Ce fût des cours 101 et 201 expéditifs!

    @Phillip
    Le propos de ce billet était plus d’en faire une référence sur cette histoire qui conjugue la rumeur, les médias sociaux, les relations publiques et les médias traditionnels. Ce n’est pas sa mort qui est le propos, mais plus la démonstration d’un changement de paradigme dans notre rapport à l’information et à la communication.

  19. Pingback: Christian Amauger

  20. SylvainB

    Excellente analyse, Geoffroi, tout ça à partir d’un événement très malheureux qui a secoué beaucoup de monde… et qui continue d’avoir des répercussions aujourd’hui encore.

    Samedi soir, j’étais de ceux qui se questionnaient. J’ai incité à la prudence dans un tweet parce que j’avais encore en souvenir la « fausse mort » de Johnny Hallyday, lors de son hospitalisation à LA…

    Devant le choix des sources (2 proches de Lhasa et une source officielle), j’en ai choisi aucune: j’ai choisi d’attendre avant de commenter, espérant probablement secrètement que le décès ne soit pas vrai pour qqn d’aussi jeune !

    J’ai vu quelques uns des dérapages contre un messager en particulier, suivis de son repli sur soi tout à fait compréhensible.

    Et j’ai vu aussi et surtout la faiblesse très remarquable des relations publiques chez Audiogram. On ne peut plus gérer les RP comme autrefois, mais bon, c’est une maison de disque, comme disait CFD, ce qui peut expliquer les réactions « à l’ancienne » (ceci dit sans aucune connotation péjorative, juste une observation)…

    Quant aux RT avec réponse ajoutée: évidemment, ce ne sont pas de simples RT, mais une sorte de réponse avec citation, ce qui n’existe pas techniquement dans Twitter. Merci à Marie-Julie pour la nuance. Je me sers aussi beaucoup du RT pour faire des réponses avec citation moi aussi 😉 !

    On voit ici toute la palette des gestions diverses : recherche de plus d’information, émotions (surtout devant une mort de ce genre-là), neutralité, perplexité, tristesse, volonté de comprendre, volonté de partager, camouflage aussi, etc.

    Lhasa, sans le vouloir ni le savoir, aura provoqué une excellente réflexion… Un héritage imprévu ?

    Repose en paix, Lhasa, maintenant !

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  22. SylvainB

    Le commentaire de Bruno n’était pas visible au moment où j’ai écrit le mien (cache navigateur internet probablement à cause des heures d’ouverture du billet, vs heure d’écriture de mon commentaire): il apporte de très intéressantes nuances.

  23. Geoffroi Garon

    @SylvainB
    Patrick Lagacé nous donne plus d’information sur les événements du point de vue de l’équipe de Audiogram. Voici l’extrait ajouté à son billet Audiogram : FAIL :

    « AJOUT 2 : Je viens de terminer une conversation avec Michel Bélanger, patron d’Audiogram. Michel Bélanger reconnaît le cafouillage, il n’a pas tenté de disculper sa boîte. Ses explications : quand @Audiogram_ a publié, sur Twitter, que la chanteuse allait bien et de, svp, tuer les rumeurs, la maison de disque ignorait le décès de Lhasa De Sela, la veille au soir et a tout simplement répété la ligne de presse servie aux journalistes depuis quelques mois, quand ils demandaient des infos sur la santé de la chanteuse. Puis, dans la nuit de samedi à dimanche, Étienne Roy, d’Audiogram, a finalement appris de David Étienne, gérant de Lhasa, qu’elle était décédée. « Quand on l’a su, on s’est engagés à ne pas dévoiler la nouvelle de sa mort avant David Étienne. La famille désirait attendre. » Dimanche, toute la journée, Étienne Roy a donc pris les appels des journalistes sans pouvoir dire quoi que ce soit. »

    Source : http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/?p=70723981

  24. Pierre NINON

    Bonjour,

    Merci pour cette analyse.

    Le mot clé de cette histoire reste : la rumeur.
    Comment analyser, vérifier et certifier une source d’information, telle est l’enjeu pour les entreprises qui aujourd’hui n’ont pas intégré la notion de web 2.0.

    Du point de vue de l’individu il est intéressant de constater que l’effet de meute est toujours efficace qu’importe le moyen de diffusion des nouvelles. Il est toujours plus facile de tirer sur le premier pianiste que d’essayer de croiser l’information.

    Comme vous le dites fort justement, la frontière entre le public et le privé est très mince. Les personnes et les entreprises vont devoir faire des efforts pour naviguer de la façon la plus transparente possible dans cet océan de liberté de communication.

    Paix pour Lhasa.

  25. Marie-Julie

    J’ai vu plusieurs personnes tirer sur les utilisateurs de Twitter depuis l’annonce officielle, notamment suite à ce billet d’Alain Brunet de La Presse: http://blogues.cyberpresse.ca/brunet/ Le clivage entre les utilisateurs et les non-utilisateurs m’apparaît entre plus important dans une histoire comme celle-là. Je copie-colle une partie du commentaire que j’ai laissé à la suite du billet:

    « Je comprends le désir de la famille d’avoir voulu vivre le deuil dans l’intimité pendant quelques heures de plus, mais une fois l’info lancée sur les réseaux sociaux – particulièrement quand il s’agit de proches de la personne concernée – pas de retour en arrière possible.

    Et pour répondre @francis222 et à d’autres qui ont la même vision des choses, je pense que le désir de partager une nouvelle qui nous touche est avant tout humain. Avant, on prenait le téléphone et on en parlait avec nos proches. Maintenant, on la diffuse dans nos réseaux. Les gens qui aimaient sa musique étaient attristés. Le deuil-pas-deuil-deuil causé par l’annonce d’Audiogram a créé tout un émoi parce que les gens ont clairement vu qu’on leur mentait, chose qui ne pardonne pas sur les médias sociaux, où les gens sont surinformés.
    Maintenant, on peut au moins se concentrer leur l’essentiel. RIP Lhasa. »

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  31. xkr

    Audiogram était en repos dominicain (comme toutes les grosses boîtes), de surcroît au lendemain du jour de l’An. Ça n’explique pas la bévue, mais ça met les choses en perspective il me semble.

  32. Nadia

    Ce qui est probant, c’est qu’en communication, on constate que très souvent le vis-à-vis du relationniste (famille endeuillée, politicien ou chef d’entreprise) veut un résultat : taire une nouvelle, gagner du temps ou simplement ne pas avoir à répondre directement aux médias. Pour le relationniste il ne suffit pas de répéter directement ce que le client veut, sinon il dirait aux médias « laissez-moi tranquille, je me fous de vos dates de tombées », mais bien d’obtenir ce résultat en utilisant les moyens à sa disposition.

    Comme vous le mentionnez, un bref message aurait été de mise, mais parfois le relationniste n’a pas la latitude pour réagir. Cela dit, je ne serais pas honnête si je disais pas qu’à l’époque où je travaillais en communication dans le milieu culturel, j’aurais aussi été prise au dépourvu que les gens d’Audiogram. Et, je ne peux dire avec assurance que j’aurais pris les bonnes décisions…

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  43. Geoffroi Garon

    @Pierre NINON
    La ligne entre la vie publique et la vie privée est mince et plus encore avec les nouvelles générations (digital native) qui eux ont déjà une conception fort différente de leur présence en ligne. Pour eux, le Web n’est pas un outil auquel ont se connecte, mais plutôt une fondation sur laquelle il existe en partie… C’est un autre sujet très intéressant.

    @Marie-Julie
    Tout à l’heure avec ma femme, j’ai pensé à l’image du parachutiste qui saute de l’avion pour montrer la puissance des médias sociaux, comme la loi de la gravité. Une fois lancé dans le vide, plus possible de retourner dans l’avion! Le message de Audiogram samedi soir était un saut en parachute!

    @xkr
    Nous vivons à une époque de l’information continue et de l’Internet.
    Déjà 15 ans de RDI (Réseau de l’information)
    Les entreprises devraient avoir intégrées cette possibilité. dans leur stratégie de communication. Je crois que la population là déjà faite cette intégration culturelle de l’accès à l’information.

    @Nadia
    Dans le feu de l’action, où l’on peut se sentir obliger de réagir, des erreurs sont très probables. De là l’importance de mettre en place des stratégies d’interventions et d’actions permettant de réagir efficacement au nom d’une entreprise par exemple. La technique des scénarios devraient être plus souvent utilisés. http://fr.wikipedia.org/wiki/Communication_de_crise Par exemple, dans la campagne de vaccination Grippe A H1N1 de l’automne dernier, les longues files d’attentes auraient pu être évités depuis le début, et non pas après 3-4 jours.

  44. Richard Piedalue

    Je trouve bien malheureux que cette affaire donne l’occasion de toutes ces discussions sur les média sociaux. Bien sûr la mort rend malhabile, mais ça, ce n’est pas nouveau. Et puis, dans le respect, l’efficacité de diffusion d’une nouvelle de décès est-elle si capitale.

    Pour ma part, je remercie Audiogram pour ses contributions au succès de Lhasa.

    Je trouve également décevant que du temps d’antenne du bulletin de 18h à Radio-Canada hier est fait mention de cette situation Twitter/Facebook/Audiogram.. Des secondes précieuses qui aurait pu être utilisées à parler d’elle, de son vivant et de ses musiques.

    Je suis comme vous, sur le web en tant que professionnel, je souligne donc la justesse de vos analyses. Mais, n’oubliez pas Lhasa. Lhasa est plus grande que toute l’importance que l’on peut donner à cette mini crise de communication.

    Lhasa nous bercera TOUJOURS.

  45. Paul P.

    Une fausse information peut être une atteinte à la réputation et là des recours légaux sont possibles. Relayer est de même un risque. Les coalitions de causes, aussi dominantes soient-elles dans l’opinion public, se fondent sur des valeurs et des filtres de perceptions et ce peu importe l’existence réel du fait discuté. L’accessibilité aux ressources, aux sources par exemple, relève d’une distribution imparfaite.

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